A propos de la plante :
Elle marque forcément les esprits car c'est une des toutes premières fleurs à apparaître, alors que l'hiver n'est pas encore terminé ; de plus, elle a la particularité de faire apparaître un bouquet de fleurs tout d'abord, puis les feuilles nettement plus tard. On ne peut la confondre avec aucune autre.
Elle ne pousse que dans les terrains remaniés : tas de terre, et surtout vignes labourées (ce qui explique d'ailleurs qu'on en voit de moins en moins), surtout dans les terrains argileux humides.
Ses propriétés médicinales sont reconnues depuis des temps immémoriaux : "Depuis deux millénaires, le tussilage est un remède prescrit pour les mêmes indications aussi bien en Europe qu'en Chine. D'un bout à l'autre de l'Eurasie la médecine traditionnelle le recommande avec constance depuis l'antiquité comme antitussif" (Wikipedia).
Une personne que j'ai rencontrée se rappelle que quand il était gamin, le commis de la ferme fumait des feuilles de pas-d'âne. C'est effectivement un usage qui est encore décrit, soit comme remède (toux, asthme), soit pour arrêter de fumer le tabac. Le "Dictionnaire du patois de Mancey" cite : "eune bonne infusion dave des flieus de pattes" (avec des fleurs de tussilage).
A propos du nom :
Le mot pas-d'âne semble plutôt bourguignon (71 et 21) ; il est possible que le français l'ait récupéré chez nous. La forme de la feuille est en forme de sabot, mais il n'est pas impossible aussi qu'on reliait la présence de la plante au passage des animaux (terrains remaniés).