noms de plantes, noms de lieux

En se limitant à la petite région étudiée :

 

Chagnots, Chaneaux …  Chassagne : (lieux-dits non habités, hameaux). Vient de l'ancien nom du chêne cassanea, origine gauloise. A noter qu'il est parfois noté l'Echaneau ou les Echaneaux, ce qui est une erreur : il faut y voir à mon avis ès chaneaux, c'est à dire "les chênes". Gérard Taverdet ne voit pas le chêne dans "échaneaux", mais la même origine que chéneau, écheneau (conduit d'eau). L'étude cartographique des différents "échaneaux" ne montre aucun lien évident avec la notion de "chenal".

la Baume : (lieu-dit non habité). Placé en fond de vallon, il faut y voir comme origine le nom de la menthe. Mais d'autres estiment que baume est un talus.

le Thil, le Tillot : (lieux-dits non habités, hameaux). Tilleul.

les Punais : (lieu-dit non habité). J'émet l'hypothèse d'une référence au hièble, particulièrement fétide.

la Brère, les Bruyères : (lieux-dits non habités). C'est évidemment une référence à la bruyère (callune), mais la signification du mot était beaucoup plus large auparavant : tout lieu où venaient des broussailles basses était une bruyère : c'est le cas de ce qui se nomme maintenant le Charmoy (Fley- St Vallerin), sur calcaire sec, où la callune ne pousse pas.

la Rongère : (lieu-dit non habité). Probablement une référence à la ronce, ronge en patois.

les Lochères : (lieu-dit non habité). Laîches, lauche en patois.

les Poureaux (les Champs-Poureaux un peu plus au nord) : (lieu-dit non habité). J'émet l'hypothèse qu'il s'agit du muscari à toupetdont les feuilles ressemblent fort au poireau après la floraison, et qui était très courant dans les vignes avant les herbicides. Lieux secs et pierreux qui correspondent bien. Mais certains mettent en relation Poureau et pierre.

le Péton qui se prononce aussi le Pétan : (lieu-dit non habité). L'hésitation sur la prononciation me fait penser qu'on y a peut-être planté du pétun, qui était l'ancien nom du tabac.

sur l'Ormeau : (lieu-dit non habité). Orme.

Chenoves, Chenevelles : (lieux habités). Chanvre. C'est l'explication donnée classiquement car elle parait évidente, mais elle est contestée par Taverdet, qui y voit comme origine cannabas "échoppes".

les Epouray : (lieu-dit non habité). Peut-être y voir un rapport avec le patois épreau, époureaucormier.

les Parelles : (lieu-dit non habité). Peut-être y voir un rapport avec l'ancien français parelleoseille crépue.

Buxy : (bourg). La plupart des auteurs y voit le latin buxusbuis. Vor également les Bussières, dont l'étymologie est plus claire. A noter que le bourg de Buxy est bâti sur les argiles du trias, et le castrum médiéval du centre-bourg sur du grès. Deux couches géologiques impropres au buis.

la Tronche, le Tronchis : (lieu-dit non habité). de tronche = saule têtard ?

les Pouilloux : (lieu-dit non habité, commune de Montagny-lès-Buxy). Au vu du type de terrain, une chaume sur dalle rocheuse à sol squelettique, je pense à la racine pouill- qui s'applique à plusieurs plantes aromatiques, dans ce cas au thym serpollet (Thymus præcox) et à la germandrée petit-chêne (Teucrium chamædrys) qui sert dans la région à faire une boisson apéritive. Dans le même ordre d'idée, j'émets l'hypothèse que l'expression Champagne pouilleuse a la même origine, vu sa situation sur les plateaux calcaires.

les Argoulets (plusieurs lieux-dits) : le houx

les Saugys : le saule. A noter que plusieurs "saugy" sont situés à flanc de coteau, actuellement en vigne. Ce n'est pas là le terrain idéal pour le saule, qu'on voir plus en bord de rivière. Ce microtoponyme est peut-être un souvenir de plantations de saules à osier destinées à produire la matière aux nombreux paniers, hottes … utilisés en pays de vigne.

la Massauge, fontaine des Massoges : le saule Marsault.

en Luserable (Nanton) : l'érable.

le Vernay (nombreux lieux-dits, toujours en bord d'eau) : l'aulne.

la Jonchère : le jonc.

en Taty (Germagny) : la viorne mancienne.

Méplis (Saint-Boil) : néflier "cul-de-singe".

les Tendrons (Culles-les-Roches, Marcilly-lès-Buxy) : ononis "arrête-bœufs".

l'Allogne (bois de) (Jully-lès-Buxy) : noisetier.

Champs Rougeons (Saint-Desert) : dans la plaine, et pas sur terre rouge, on peut supposer qu'il s'agit d'un champ de céréale qui était envahie de la plante hémi-parasite mélampyre des champs (éventuellement aussi de la cuscute, plante parasite stricte).

les Gergillières (les Grands Champs, commune de Buxy) : probablement une terre à céréale envahie par une vesce.

les Louraches (Taizé) : le chiendent.